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Les erreurs les plus fréquentes dans la prise en charge des lombalgies

  • Photo du rédacteur: Jade Van Der Vekens
    Jade Van Der Vekens
  • 25 août
  • 4 min de lecture

Pourquoi cet article ?

Même quand on veut bien faire, certaines habitudes ralentissent la guérison ou augmentent le risque de chronicité. Voici les 4 erreurs majeures encore trop fréquentes — et surtout quoi faire à la place.


Lombalgie : 4 erreurs à éviter — imagerie seulement si drapeaux rouges, rester actif, pas de ceinture routinière, limiter les médicaments.

Erreur 1 : Trop d’imageries médicales


Entre 22 et 25 % des patients reçoivent une imagerie inutile. Or, l’IRM/la radio ne sont justifiées qu’en présence de “signaux d’alarme” (traumatisme sévère, fièvre, perte de force, troubles sphinctériens, cancer connu, amaigrissement, douleur nocturne inexpliquée, etc.).

Pourquoi c’est un problème : l’imagerie précoce n’accélère pas la récupération, peut augmenter l’anxiété, conduire à des soins inutiles (infiltrations, chirurgie) et retarder la reprise d’activité.


À la place

  • Discuter des drapeaux rouges avec le praticien.

  • Prioriser une évaluation clinique + un plan de mouvement progressif.

  • Revoir la situation si la douleur ne s’améliore pas ou s’aggrave.


Erreur 2 : Prescrire le repos au lieu du mouvement


62,5 % des médecins généralistes recommandent encore le repos en phase aiguë. Pourtant, rester actif favorise la guérison et limite la chronicité. Le repos strict peut être envisagé 24–48 h en phase hyperalgique, pas plus. Pourquoi c’est un problème : l'inflammation augmente, la douleur devient plus sensible et la reprise des activités est plus difficile.


À la place

  • Marche : 10–20 min, 2–3×/jour dès que possible.

  • Retour progressif aux activités quotidiennes (adapter, pas éviter).

  • Exercices doux (mobilité du bassin, gainage léger) encadrés si besoin.

Erreur 3 : Utiliser systématiquement des ceintures lombaires

Les recommandations déconseillent le port quotidien des ceintures lombaires. À long terme, cela peut affaiblir la sangle abdominale et ralentir la récupération.

Exception : usage court et ciblé lors d’un épisode douloureux intense pour faciliter une activité précise (ex. trajets, démarches), jamais comme stratégie principale.


À la place

  • Renforcement progressif du tronc (dos/abdos/fessiers).

  • Éducation au mouvement (soulever, pivoter, s’asseoir) sans peur.

  • Objectifs fonctionnels (marcher, porter, reprendre le sport) jalonnés



Erreur 4 : Abuser des traitements médicamenteux en cas de lombalgie

Le recours trop fréquent aux opioïdes ou myorelaxants augmente les effets indésirables et le risque d’addiction, sans bénéfice durable.

Bon sens thérapeutique : si médication, AINS à faible dose et courte durée quand c’est indiqué ; paracétamol pour douleurs légères, à vite réévaluer.

Les approches non pharmacologiques (éducation, activité, exercices) restent la base.


À la place

  • Programme actif (activité + exercices) comme première intention.

  • Suivi pour ajuster rapidement si la douleur persiste/s’aggrave.

  • Coordination avec le médecin en cas de comorbidités/traitements.

FAQ



Dois-je rester allongé si j’ai mal au dos ?

Non. Le repos strict n’est utile que 24–48 h maximum en phase hyperalgique. Dès que possible, il est préférable de reprendre le mouvement doux et progressif (marche 5–10 min, plusieurs fois par jour, puis un peu plus chaque jour).


Rester actif est ce qui réduit le plus la douleur, accélère la récupération et limite le risque de chronicité en cas de lombalgie.

Pourquoi le repos peut aggraver la douleur ?

Parce que l’inactivité :

  • Déconditionne les muscles du tronc et augmente la raideur ;

  • Sensibilise le système nerveux (la douleur est perçue plus intensément) ;

Renforce la peur du mouvement, rendant la reprise plus difficile.


À l’inverse, un mouvement dosé et progressif (marche, mobilité douce, petits exercices) est thérapeutique : il diminue la douleur et accélère le retour aux activités.

Quand faut-il réaliser une imagerie pour le dos ?

Seulement en présence de drapeaux rouges ou si l’imagerie change réellement la prise en charge :

  • Traumatisme sévère, fièvre ou suspicion d’infection ;

  • Cancer connu, perte de poids inexpliquée ;

  • Déficit neurologique (perte de force, troubles sphinctériens), douleur qui s’aggrave ;

  • Sciatique avec signes neurologiques progressifs ;

  • Lombalgie persistante > 6–8 semaines malgré un traitement conservateur bien conduit.En dehors de ces cas, l’IRM n’améliore pas les résultats et n’est pas recommandée en première intention.


Discutez-en avec votre ostéopathe ou votre médecin généraliste.




Références

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